My ASPTT
9 commentaires

Le Marathon de Bordeaux

Samedi 9 avril 2016

le Marathon de Bordeaux

Je n’ai pas choisi de vous raconter ma souffrance et ma détresse tout au long de ces 42 km, parce que ça se vit, ça ne se raconte pas mais aussi parce que j’ai peut être plus pittoresque à vous raconter, plus original, surtout ici, ou l’on a l’habitude d’entendre parler de CAP. Et je vous jure, que tout ce qui est écrit après est vrai, archi vrai.

Alors voilà je commencerais simplement par la fin de l’histoire comme dans tous les bons bouquins en librairie… Pourquoi 3 h 50 ? C’est même pas 3 h 48 ou 49 comme j’avais pu vous l’annoncer, non ! 3 h 50 ! N’en jetez plus, la coupe est pleine….

Pour les anciens, mon récit pourrait commencer par ceci : « Tout a commencé par une nuit, ou David Vincent voulu trouver un raccourci… » sauf que Zabeth et moi n’avons jamais rencontré d’envahisseurs, mais…. Un Extra terrestre !

Cet extra-terrestre, nous l’avons rencontré à la gare de Sées, samedi matin à 7 h 20, puisque nous avions décidé d’aller à Bordeaux en covoiturage, afin d’éviter la fatigue de la conduite. C’était pour nous un baptême, il fut haut en couleurs…

La petite voiture de celui que l’on appelait encore par son prénom, Christophe, avant de le surnommer pour la suite de l’histoire l’extra terrestre, « ET », s’avance sur le parking de la gare, et là, ô surprise, Zabeth prend l’homme qui descend de la voiture pour un ecclésiastique et moi, paradoxalement, pour quelqu’un de « pas très catholique » tant sa tenue vestimentaire était pour le moins surprenante…. La grande robe/jupe en tissus noir épais qu’il portait jusqu’aux pieds, et un bonnet vissé sur la tête, l’avait fait passer aux yeux de Zabeth pour un abbé et à mes yeux, pour l’un de ces personnages dont on entend bcp parler ces temps ci en France et en Belgique…. Je me dis que l’on ne passera pas inaperçu avec ce chauffeur… au demeurant EXTREMEMENT gentil, je m’empresse de le préciser, la suite du récit n’étant pas forcément à son avantage…

Nous voilà dans la voiture pour Bordeaux, encore assurés d’y arriver à ce moment… La voiture, petit modèle d’une marque française bien connue, est dans un état de saleté consternant, et je remarque, sans comprendre pourquoi leurs présences, des jerricans d’eau, vides, jonchés à même le sol derrière, là ou en principe, les passagers sont censés mettre leurs pieds…. (Précision : Je suis devant, mais Zabeth est derrière, et nous devons prendre une femme à la gare du Mans..)

Nous roulons depuis qq minutes, et j’entends parler japonais au niveau du tableau de bord. Son téléphone portable, qui fait aussi office de GPS, nous guide en… Japonais !!! Je m’en étonne et lui demande : « Tu parles Japonais ? », « Non, non, mais je trouve ça drôle…. » OK, je veux bien…. Et on reste zen, c’est de circonstance…

On arrive au Mans, il est encore un peu tôt et le chauffage marche encore à fond dans la voiture, bon, passons… Il va sûrement y remédier dans la journée. (On descendait vers le Sud, là ou il fait bon et chaud….). Nous chargeons Lydie, dernière passagère, à la gare SNCF du Mans, et là, problème pour ouvrir le coffre. Celui-ci ne s’ouvre plus… on charge les bagages de Lydie par la plage arrière, sûrement histoire de mettre en avant toutes les ressources de ces petites voitures françaises…

Nous repartons, Lydie lui indiquant la route pour sortir du parking de la gare un peu complexe et fréquenté en ce samedi matin.

Il enchaîne les routes, « sa Japonaise » connaissant Le Mans comme sa poche… Sorti du Mans, au bout d’une bonne vingtaine de minutes que nous roulons, Lydie, lui demande pourquoi il passe par là pour prendre la direction de Bordeaux, car selon elle, il se rallonge… réponse de l’intéressé, « je ne sais pas, c’est toi, qui m’a dit de passer par là… ».

Non, non, et mille fois non, elle lui a indiqué le chemin pour sortir du parking, un point c’est tout… Et cela prouve également, qu’il n’a nullement préparé sa route…. Résultat, nous faisons un détour d’une bonne soixantaine de km aux dires de Lydie, notre chauffeur confirmant par la suite. Et vlan, ¾ d’heures de retard…

La conversation va bon train, notre chauffeur nous racontant entre autre, qu’il y a qq temps, un blaireau a percuté sa calandre, et du coup percé le radiateur.. Pas de bol, se dit on… pensant que c’est du passé…

Nous roulons sur l’autoroute A10, que nous avons enfin retrouvé, depuis un petit bout de temps, et vlan un bouchon… Bon, 5 mn, 10 mn, ¼ d’heure, le bouchon s’allonge. Nous mettons la radio adéquate, pour apprendre qu’un poids lourd s’est renversé sur l’A10 dans la matinée, provoquant un bouchon de 15 km ! Après le détour touristique au sortir du Mans, on enchaîne… Péripétie que tout cela, vu ce qui nous attend après.

Entre temps, puisque pris dans le bouchon depuis un certain temps, notre chauffeur, qui n’a toujours pas modulé le chauffage de la voiture, (il doit être 11 H30/12 H, le soleil du sud de la Loire commence a bien nous réchauffer à travers les vitres), se met à sortir tout l’attirail pour se rouler une bonne vieille cigarette. Les feuilles d’un coté, le tabac de l’autre, et vas y mon coco ! Tout ça, tout en sachant que je descends pour « avaler » 42 bornes quelques heures après, et que la fumée rend Lydie malade…

Nous sommes à 200 km de Bordeaux, Tout à coup, ALERTE ! Que se passe t il ? Quelque chose sorti de son tableau de bord, sonne, et nous apprend que la température du moteur est au plus haut !!! L’extra terrestre pile ! Se range sur le bas coté, et dans un calme olympien en décalage avec la soudaineté et la frayeur justifiée de la situation, réclame aux passagères les jerricans d’eau. Tout est prévu, il a l’habitude « ET » ! Explications de l’intéressé, « son radiateur est percé, (par le blaireau, of course !) et le moteur chauffe. Voilà pourquoi le chauffage à fond, c’est pour ventiler le moteur… Ça commence à faire beaucoup.

Plus loin, on s’arrête sur une aire pour réapprovisionner en eau au cas où, boire un coup, aller aux toilettes. Je reviens à la voiture avec Lydie, et là surprise, « ET » a laissé la voiture ouverte… les sacs à mains de ces dames étant là, à portée de mains. Manquait juste l’écriteau, Tout doit disparaître… !!!

On repart là-dessus, nous sommes à 150 bornes de notre but, il est 13 H, nous roulons vingt minutes, et bingo le tableau de bord remet ça. Nous pilons sur l’autoroute, marche arrière sur quelques mètres pour se garer, (parce qu’il n’est pas fou « ET » !!). il ouvre le radiateur, et là forcément un geyser d’eau en sort… là, je me dis, mon coco, le bilan de la situation est simple. Tu es à 120 bornes de Bordeaux, y’ a pas de raison que ça recommence pas dans 20 bornes, et peut être en pire, tu dois retirer ton dossard dans moins de 3 heures, on est mal…. ! Le chauffage tourne toujours à plein, pour VEN-TI-LER… !!! Je ne sais pas si ça fonctionne, mais mes jambes depuis longtemps ressentent un engourdissement sans doute en raison de cette chaleur pour le moins excessive.

Par précaution, on s’arrête sur l’aire d’autoroute suivante pour ravitailler en eau…. Là, je le laisse d’abord faire. Il s’éloigne vers les toilettes. Je le rejoins pour un coup de mains, et là, il sort des toilettes hommes pour rentrer « naturellement » dans les toilettes femmes, (je vous rappelle sa tenue atypique), et me dit : « Il y a un gars qui se brosse les dents chez les hommes, faut aller chez les femmes… » No problem pour « ET »…. Nous rentrons tous les deux, moi plutôt gêné de la situation et de son accoutrement… Plus rien ne doit nous étonner…

Comme par magie, les 100 derniers km, se passent bien. Tout le monde cherche à en rigoler pour détendre l’atmosphère et « ET » semble toujours aussi zen ou presque. Il nous « balance » à la gare de Bordeaux à 15 H 30, sortant les bagages toujours par la plage arrière bien sûr. Il a rendez-vous pour le retour, après avoir récupéré son fils à la gare, avec d’autres passagers pour remonter sur Le Mans à 14 heures. Sauf qu’il est 15 h 30, qu’il n’a pas encore son fils, ni les passagers du retour… Il n’a, bien entendu, pas son câble pour charger son téléphone et prévenir ces gens… C’eut été trop simple… !

Cette histoire, authentique, nous a bien fait rire, mais arrivés à l’hôtel, je ne me rends pas tout de suite compte, qu’elle m’a aussi mise sur les rotules. Ce fameux chauffage 8 heures durant, et le stress de ce covoiturage me gagnant tout de même. Je vais prendre le départ dans moins de 3 heures, et je suis épuisé….

Sur l’influx nerveux, ou le jus, ou les qualités « relatives » naturelles, j’accompagne ceux que je devais accompagner pendant une petite heure, mais subitement, là encore, problème de moteur au bout de 50 minutes, plus de carburant, la messe est dite, il est 22 heures ou pas loin, je suis à 25/26 bornes du bercail d’un soir, « I am a poor lonesome cowboy, and a long long way from home… »

Pour en finir avec cette histoire, mais qui n’en n’est pas une, rocambolesque, « ET » a posté ce matin sur un site de covoiturage bien connu, un avis de décès de son véhicule :

« désolé des problèmes mécaniques…ca n arrivera plus ….la voiture n a pas survécu et est décédée avant Saintes au retour … »

Toute histoire a sa moralité, on s’en sort bien, nous avons vécu deux aventures pour le prix d’une, covoiturage épique et marathon.

2016 - Marathon bordeaux 065

Merci pour vos messages

Si les messages d’avant course, font tjs plaisir, tu es déjà dans ta course, et tu les survoles un peu… Mais les messages d’après course, eux, font un bien fou ! surtout là ! “tu peux les mettre en ligne sur le site, cela me ferait même plaisir”, tellement ils m’ont réconforté et me réconfortent encore…

– J’imagine la souffrance physique et mentale. C’est fort d’être aller au bout…

Allez, digère vite cette déception, en pensant aux prochains bons moments que la course à pieds nous offre…

– Salut le grand Marc ; Aïe, aïe, aïe, je suis déçu pour toi : Une journée sans, à coup sûr…. Cela arrive malheureusement… tu vas rebondir, j’en suis sûr… tu as été courageux de terminer malgré un moral au plus bas. Bravo quand même.

– Merci Marc de tes news et félicitations pour ton courage. Repose toi et reviens nous vite pour partager les bons moments prochains.

– Je suis triste et malheureux pour toi. Je comprends ta déception mais crois moi que je suis avec toi pour te soutenir. Marc, tu es un grand coureur.

– Quoi te dire… ?Je passerais te voir cette semaine pour parler, c’est plus facile que par sms. Sinon, j’espère que les rayons de soleil du jour vont te remonter un peu. Malgré tout bienvenu au club des marathoniens !

– Oui effectivement je suis surpris ! si tu veux la semaine prochaine, je suis en congés, et si le cœur t’en dit, on pourrait se faire une sortie…

– Je te souhaite une bonne récup, de l’avoir fait est déjà bien…

– Je suis content pour toi… Pourquoi ? Parce que tu as fini ton second marathon, maintenant, tu as une référence et quelle référence… ca ne devrait pas être difficile à battre !!

Salut le marathonien ! Je ne vois pas ton activité sur Garmin, j’aurais aimé le voir, avec ton accord évidemment ! bonne soirée et bravo encore !

– Mince ton temps n’est pas à ton espérance mais tu as fini, tu sais maintenant ce que c’est une distance mythique. TU ES MARATHONIEN ! BIENVENUE  AU CLUB !

– Au moins tu l’as fini…la prochaine fois, cela sera mieux. C’est une bonne expérience. Bisous de Bretagne ou nous venons d’arriver pour passer la semaine.

– Bravo à toi. Réussir à aller au bout est une grande réussite. Amélioré son temps sera au prochain.félicitations. de nuit, ne devait pas être simple, car le corps ne réagit pas pareil. On attends tes impressions de cette belle aventure que tu as mené au bout avec impatience. Bravo Marc, tu l’as eu ce marathon.

– Bravo, bravo , bravo !

– Tu as déjà fini, c’est le principal. Tu es finisher et ce n’et pas donné à tout le monde. Sincèrement avec la saison de cross que tu as fait pendant l’hiver, tu es au top depuis Octobre, ce n’est pas surprenant. Félicitations et maintenant un repos bien mérité.

– Ben, c’est super ! T’as réussi, tu l’as fait ! J’ai bien pensé à toi ! Bonne récupération et bon retour en Normandie.

– J’ai pensé à toi. Maintenant repos et le prochain se passera mieux.

Bon je viens de voir ton temps sur le marathon. Je pense que la fin à du être très dur!? En espérant qu’il n’y ait pas de blessure.
Repose toi bien et n’oublie pas que tu as réussi à en venir à bout de ces 42,195 km ! ! !

– Bonsoir Messieurs,
Une absence de téléphone (puisqu’étant encore à l’étranger) et une panne de réseau Wi-Fi ne m’ont pas permis de vous donner des nouvelles plus rapidement. J’améliore très légèrement mon record perso sur ce marathon en faisant 2h39’22” (temps officiel) et 10 secondes en moins pour le temps réel. L’objectif de ma venue étant de passer sous la barre des 2h40′, je suis ce soir le plus heureux des marathoniens.
Le séjour se poursuit et le timing est serré. J’essaierai de prendre quelques minutes demain pour vous envoyer plus de détails sur la course.
Merci à vous pour les encouragements et bonne soirée,
Thomas

– PS: des nouvelles de la course de Marc?

Enfin 2/3 messages, d’avant course, parmi d’autres.

– Marc en guest star. Ben maintenant tu ne peux pas décevoir Jean.

– Ca c’est une bonne nouvelle. Je vous souhaite un bon marathon. De mon coté, j’ai enfin ma machine de cryo.

– Salut Marc, j’espère que tu es en forme pour demain. Dans 24 h, cela fera une heure que tu cours. Je sais que tu vas y arriver. Si jamais le mur arrive, visualise Zabeth à l’arrivée qui te félicite (comme nous tous) et ce ne sera qu’un petit muret. Bonne course.

De tout cœur avec toi Bip bip futur marathonien !

2016 - Marathon bordeaux 051 (1)

Commentaires

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  1. jean louis dit :

    Bravo ,felicitations et merci a nos deux marathoniens Thomas et Marc pour avoir releve leur courageux defi .Nous connaissons tous Marc tes qualites d’excellent coureur, tu n’as plus qu’a te faire plaisir et c’etait ton souhait…en tout cas, c’est un reel plaisr de lire (et relire)le recit de votre voyage a toi et Zabeth meme si ce drole de voyage t’a vole ton marathon.Bravo a vous deux et bonne recup…..

  2. thomas dit :

    3h50 dans ces conditions, ça reste une perf! Tu a un gros avantage sur moi, c’est que tu as l’assurance d’exploser ce chrono lors de ta prochaine tentative.

  3. lydie dit :

    whouuuuua quelle aventure j aurais pris mes jambes a mon coup avant moi mdr sans rire vs ne deviez pas en mener large qd même mdr sa ne devait pas être très rassurant .. mdr mais bon une fois arrivée j imagine bien votre soulagement et aussi fou rire suite a toute cette aventure de fou avant course lol
    j en rigolé rien a lire …une expérience clair extraterrestre mdr dommage que tu n as pas de photo du pilote hi hi hi extra le gps mdrrrr a la la quelle aventure de dingue lol bon retour parmi ns….. a samedi

  4. Franck et Mymy dit :

    Tu as été jusqu’au bout Marc… Bravo à toi!

  5. Cédric dit :

    Dis-nous Marc, sachant que le récit de Thomas donne envie d’aller à Rotterdam pour faire tomber nos chronos, aurais-tu les coordonnées de ton extraterrestre afin de programmer un covoiturage???
    Il va peut-être remplacer la voiture par un bus…

  6. Yaya dit :

    Bravo Marc pour tout : Ton marathon malgré ta déception. Tous les marathoniens connaissent la difficulté de cette course. Bravo pour ton “reportage” , si drôle et si bien écrit. Et enfin bravo et merci pour tout ce que tu apportes au club !

  7. jc dit :

    Trop top le récit ! C’est certain tu y a laissé des plumes, “grand”

  8. jc dit :

    J’achète les droits du texte pour en faire un long métrage ! je n’arrête pas de rigoler, mon pauvre comment voulais-tu faire une perf après un tel voyage !!! impossible !!

  9. nono dit :

    en regardant ton maillot et en changeant une lettre on pourrai faire galère, non ? Superbe commentaire, comme quoi un marathon commence avant le 1er km .Pour etre plus réaliste on souhaite non pas ta photo mais celle de la voiture d’ET et pourquoi pas un déplacement en covoiturage pour l’enterrement de la “belle”

Nos partenaires

Suivez nos actualités

Les partenaires de l'ASPTT Fédération Omnisports

Contrat d'engagement républicain