Dimanche 25/10/2015

Bonjour,

De retour en Normandie, je vous fais part de mes premières impressions du marathon de Rennes, où j’ai amélioré mon meilleur temps sur la distance, mais qui est à ce jour la course la plus compliquée que j’ai réalisé.

Je m’alignais hier sur mon 6ème marathon, au terme d’une copieuse préparation. Chaque marathon est couru avec l’espoir de battre mon précédent chrono et je suis donc contraint d’en faire à chaque fois un peu plus, au point d’avoir le sentiment en cette fin de préparation, que la course à pieds primait sur tout le reste. Il était donc temps que la course arrive.

Le matin de la course, tous les voyants sont au vert : je suis resté tranquille la veille et la météo est extrêmement favorable (pas de vent, pas de pluie en Bretagne au mois d’Octobre!). Je monte dans une des 1ères navettes qui conduit sur la ligne de départ pour prendre le temps de m’échauffer et éviter d’arriver  trop stressé. Raté! Ce marathon servait de support aux championnats de France et la densité de cadors de la course à pieds qui m’entourent au départ ajoute encore à la pression. Au coup de feu, tout se dissipe, je me cale dans mon allure et tente de trouver un groupe avec lequel je vais pouvoir faire un bout de chemin.

A partir du 8ème km, je me retrouve avec un des régionaux de l’étape, un coureur de Bruz en banlieue rennaise, qui a un objectif similaire au mien. Nous collaborons, prenant successivement les relais et tout semble facile jusqu’au semi. Je suis en avance sur tous mes temps de passage (je passe le 10ème km en 36’57”, le semi en 1h19’19”), mes sensations sont excellentes. A partir du 25ème km, j’ai commencé à avoir mal aux pieds, d’abord de façon discontinue, mais avec l’assurance que cette douleur naissante allait monter crescendo. Moralement, je ne suis pas au mieux, “l’écurie” est encore lointaine et les difficultés apparaissent plus tôt que d’habitude. Le parcours réputé roulant, ne l’est pas autant qu’espéré avec quelques faux plats et beaucoup de relances. Nous avons à ce moment laissé revenir un groupe d’une dizaine de coureurs pour trouver un regain tout relatif. Je suis resté au chaud au milieu de ce groupe, puis à partir du 32ème km., je me suis retrouvé en fin de peloton, en ayant des difficultés à suivre la cadence. Je suis alors partagé entre ma tête qui me pousse à m’accrocher à ce groupe car je suis en passe d’améliorer mon record et le reste de mon corps qui n’est pas loin d’exploser.

Au 38ème, je me retrouve à nouveau seul avec le coureur de Bruz, un type bien qui aurait fait une bonne recrue de l’ASPTT, qui voit que je suis dans le dur et ne cesse de m’encourager. Je reprends un peu de vigueur au 41ème car je sens que c’est gagné et je franchis la ligne main dans la main avec mon acolyte en 2h40’19” temps officiel (ramené à 2h39’59” en temps réel) à la 81ème place.

Je suis évidemment extrêmement satisfait par le dénouement de la course. Pour autant, je n’oublie pas que j’ai souffert comme jamais et aujourd’hui comme après chaque marathon, je ne veux (presque) plus entendre parler de course à pieds. Et comme après chaque marathon, dans 48h, j’aurai normalement fixé un nouvel objectif.

Merci à toute la section pour les nombreux encouragements que j’ai reçu avant de courir. Merci également à Arnaud, qui a été aux petits soins avec moi durant toute cette prépa et dont le plan s’est révélé payant.

Bonne journée,

Thomas